En décembre 2010, le refus de Gbagbo d’admettre la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle a conduit à des violences et finalement à un conflit armé. Au moins 3 000 civils ont été tués et plus de 150 femmes ont été violées au cours du conflit, les deux parties ayant commis de graves violations des droits humains.
« Le procès de Gbagbo est un avertissement pour ceux qui seraient prêts à utiliser tous les moyens nécessaires pour s’accrocher au pouvoir », a remarqué Param-Preet Singh, conseillère senior au programme Justice internationale de Human Rights Watch. « Aujourd’hui, les victimes des crimes innommables commis par les forces pro-Gbagbo sont sur le point de voir enfin la justice rendue. »
Les unités d’élite des forces de sécurité étroitement liées à Gbagbo ont enlevé des dirigeants politiques de quartier liés à la coalition de Ouattara, les enlevant de restaurants ou de leurs domiciles. Plus tard, leurs proches ont retrouvé à la morgue les corps criblés de balles des victimes. Les femmes politiquement actives ou qui portaient tout simplement des tee-shirts pro-Ouattara, ont été prises pour cible et, souvent, ont été victimes de viols collectifs commis par les membres de forces de sécurité et de milices sous le contrôle de Gbagbo.
Les miliciens pro-Gbagbo installés à des postes de contrôle ont intercepté des centaines de partisans réels ou présumés de Ouattara, les exécutant à bout portant, ou les brûlant vifs. Dans l’ouest du pays, les miliciens de Gbagbo et des mercenaires libériens alliés ont tué des centaines de personnes, choisissant la plupart de leurs victimes seulement sur la base de leur appartenance ethnique.
Les autorités ivoiriennes ont remis Gbagbo et Blé Goudé à la CPI fin 2011 et en mars 2014, respectivement. La CPI a également cherché à arrêter l’épouse de Gbagbo, Simone, sur quatre chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité, alléguant qu’elle avait agi comme « alter ego » de son mari pendant la crise de 2010-2011, mais la Côte d’Ivoire ne l’a pas encore remise à la CPI.
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