INFOGRAPHIE Si le Prix Nobel d’économie s’incarnait en un profil type, ce serait un homme blanc américain de soixante ans de l’université de Chicago.
Le prix Nobel d’économie est encore jeune. Créé en 1969, longtemps après les autres « Nobel », remis pour la première fois en 1901, il a récompensé au total 75 lauréats. Son nom complet est « Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel ».
Contrairement aux autres, il n’a pas été créé à la demande d’Alfred Nobel, mais par la banque centrale suédoise pour fêter ses 300 ans. Ce statut lui vaut d’être régulièrement contesté, non seulement pour son origine, mais aussi pour sa pertinence même, l’économie étant une discipline controversée et politique pour certains.
D’où viennent les Nobel d’économie ?
Au classement par pays, les Etats-Unis arrivent incontestablement sur la première marche du podium avec 52 prix sur 75. Le Royaume-Uni arrive en second, avec 8 lauréats, en comptant le britannique Angus Deaton , tout juste récompensé cette année.
Quel âge ont les Nobel d’économie ?
Au moment où le prix leur est décerné, la très grande majorité des Nobel d'économie ont plus d'une soixantaine d'années. Le dernier lauréat, Angus Deaton, ne fait pas exception à la règle : il fête ce mois-ci ses 70 ans. Seuls une douzaine d'économistes primés sur 75 avaient moins de 60 ans.
C'est Kenneth Arrow, fondateur de l'Ecole néoclassique moderne et un des premiers décoré du prix, en 1972, qui est le plus jeune : il avait seulement 51 ans le jour où il s'est vu décerné le prix. Il a aujourd'hui 94 ans et a été pendant plus de cinquante ans un des économistes les plus écoutés.
Le doyen des Nobel est Leonid Hurwicz : il avait déjà 90 ans quand il a reçu le prix de la Banque de Suède. Né à Moscou, il a fui la Pologne envahie par Hitler et a fini par rejoindre la London School of Economics avant de devenir professeur à l'université du Minnesota.
Quelle université est majoritaire ?
Le prix Nobel d’économie récompense en majorité des universitaires travaillant dans des campus américains. En tête, l’université de Chicago (12 Nobels), Princeton (6), Berkeley (5), Harvard (4), le MIT (4) et Columbia (4). Seuls les établissements anglais peuvent rivaliser avec ces scores, avec 4 Nobels issus de l’université de Cambridge et 2 d’Oxford.
La « Chicago School » de l’économie, une des plus prestigieuses et influentes au monde, est connue pour rejeter le keynésianisme et l’intervention du gouvernement en faveur de l’économie de marché. Cette théorie néoclassique est largement majoritaire aux Etats-Unis et s’est étendue à l’économie mondiale. Mais pourquoi le comité Nobel, assuré par l’Académie royale des sciences de Suède, pays connu pour son Etat-providence, semble s’obstiner à récompenser cette théorie ?
D’après le site Business Insider , qui a interviewé Tore Ellingsen de la Stockholm School of Economics, la raison n’est pas politique : « Nous cherchons toujours à à refléter le jugement de l’ensemble de la profession ». Ce taux élevé de Nobel de Chicago s’expliquerait plutôt par l’environnement singulier qui règne dans l’école, à la fois indépendante et innovante et très exigeante et engagée dans la recherche.
Où sont les Français ?
Seuls trois Français ont réussi à séduire le comité du « Prix Nobel » d'économie. Un score dont la France n'a pas à rougir lorsqu'on le compare au reste des pays d'Europe, où seuls le Royaume-Uni et la Norvège dépassent les 2 lauréats.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/europe/021397119391-le-prix-nobel-deconomie-en-cinq-questions-1164677.php?LAUXsdQtFlgrRAEp.99#xtor=RSS-52
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